Efficacity a eu l’honneur de présenter cette année deux doctorants à la finale du concours « Ma thèse en 180 secondes » de L’Université Paris Sciences & Lettres (PSL) du 17 mars 2021. Ce fut l’occasion pour Lucie Lefort et Rémi Patureau de présenter leur sujet de thèse à travers un cadre complexe imposé par la durée de la présentation.
Résumer sa thèse en 3 minutes, à quoi cela sert-il ?
Ce concours, qui s’inspire de Three minute thesis (3MT®), conçu à l’Université du Queensland en Australie, puis repris en 2012 au Québec par l’Association francophone pour le savoir (Acfas), permet aux doctorants de présenter leur sujet de recherche, en français et en termes simples, à un auditoire profane et diversifié. Chaque étudiant ou étudiante doit faire, en trois minutes, un exposé clair, concis et néanmoins convaincant sur son projet de recherche. Le tout avec l’appui d’une seule diapositive !
Au-delà du challenge que cet exercice représente, il permet également de mettre en lumière des doctorants souvent limités à un travail de l’ombre et favorise le partage, l’échange et l’ouverture.
Nos deux doctorants ont bien voulu partager avec nous leurs retours d’expérience. Leurs travaux de thèse permettront d’enrichir PowerDis, l’outil français de référence pour la simulation dynamique multi-énergies d’un quartier, développé par Efficacity, le CSTB et tout notre écosystème public-privé.
« Tous les modèles sont faux » : Lucie Lefort, Ingénieure de recherche à Efficacity
L’objectif de la thèse de Lucie Lefort est de proposer une approche générique permettant de s’assurer de la validité des résultats de simulation énergétique des outils dédiés à l’échelle urbaine.
- Pourquoi avoir participé au concours « ² thèse en 180s » ?
Je trouve la thématique de la vulgarisation scientifique passionnante et ce concours était l’occasion de m’y essayer ! J’avais également envie de rencontrer des doctorants travaillant sur des sujets très différents du mien.
- Résumer sa thèse en 3 min, qu’est-ce que cela implique ?
Résumer sa thèse en trois minutes nécessite de s’interroger sur le fond de sa thèse : pourquoi est-ce que je fais ça ? Quelle est LA question à laquelle j’essaie de répondre ?
- Est-ce que cela vous permis d’avoir une nouvelle approche quant à la manière dont vous soutiendrez votre thèse ?
En quelque sorte oui. En tout cas, la formation qui nous a été dispensée est indéniablement une aide pour toute prise de parole en public et en particulier pour la soutenance. Le format très théâtral du concours ne correspond bien sûr pas du tout au format de la soutenance où il est attendu de nous de démontrer la rigueur de nos travaux, mais le fait d’avoir pu réfléchir à ce que l’on souhaite dire de sa thèse en trois minutes peut aider à recentrer les éléments importants pour la soutenance.
- Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
Cela m’a permis de mieux identifier le message clé que je souhaite faire passer lorsque je présente ma thèse et puis c’était l’occasion de rencontrer d’autres doctorants et d’échanger sur les difficultés de la thèse.
« On parle beaucoup de transition énergétique, beaucoup moins de comment la mettre en œuvre concrètement. » : Rémi Patureau, Ingénieur de recherche à Efficacity
La thèse de Rémi Patureau a pour objet l’étude les quartiers en France afin de connaître ceux qui sont les plus susceptibles d’accueillir un réseau de chaleur et/ou de froid, et, pour chaque type de quartier défini, de développer une méthodologie pour savoir quelle est l’architecture de réseau la plus adaptée.
- Pourquoi avoir participé au concours « Ma thèse en 180s » ?
Mon sujet de thèse, en plus d’être extrêmement stimulant, est à même d’apporter une réponse à la volonté des gouvernements d’augmenter la part des besoins en chauffage et en climatisation couverts par les énergies renouvelables. Ainsi, communiquer autour du projet de ma thèse, de ses objectifs et des résultats déjà obtenus et attendus peut permettre une compréhension plus globale des enjeux et de l’intérêt de ma thèse. Cela peut aussi permettre une adoption plus rapide et consensuelle des solutions que je propose et avoir un réel impact sur l’avenir énergétique de nombreux pays, et en particulier en France.
- Résumer sa thèse en 3 min, qu’est-ce que cela implique ?
Cela implique d’abord de réfléchir au(x) message(s) que l’on souhaite transmettre. Résumer une thèse, c’est condenser une diversité de sujets, d’approches, d’hypothèses, de méthodes, de résultats en une poignée de minutes. Il faut donc faire des choix, accepter que l’on ne pourra pas tout dire, et se concentrer sur le plus important.
- Est-ce que cela vous permis d’avoir une nouvelle approche quant à la manière dont vous soutiendrez votre thèse ?
La soutenance et MT180 sont deux exercices bien différents, qui ne s’adressent pas au même public. Néanmoins, certains éléments de MT180 seront repris, notamment sur la gestion de la respiration, de la gestuelle, des silences, de la création d’une trame pour maintenir l’attention de l’auditoire.
- Qu’est-ce que cela vous a apporté ?
MT180 m’a apporté trois choses :
- Cela m’a permis de prendre du recul par rapport à mon sujet, ses enjeux, l’intérêt de mon travail.
- Cela m’a également permis d’améliorer les qualités formelles d’une bonne présentation, à savoir la gestion de la parole, de la respiration, de la gestuelle, des silences…
- Enfin, j’ai pu découvrir grâce aux autres candidats une diversité énorme de profils et de domaines de recherche, tous plus intéressants les uns que les autres.