Portrait EfficaciTeam : Mathilde Lavanant, Ingénieur d’études et de recherche

28.10.2025

Derrière chaque logiciel, méthode et solution développés par Efficacity, il y a avant tout des personnes passionnées, engagées et animées par la volonté de faire avancer la transition énergétique. À travers cette série d’articles, nous vous invitons à découvrir celles et ceux qui, au quotidien, donnent vie à nos projets, en conjuguant expertise, créativité et esprit collectif.

Dans ce portrait, nous vous présentons Mathilde, ingénieure au cœur du développement de PowerDIS. Animée par la volonté de rendre la transition énergétique plus concrète, elle met la recherche, la modélisation et l’innovation au service des collectivités. À travers son travail, elle contribue à concevoir des outils performants et adaptés aux défis réels des territoires.

Comment expliquerais-tu ton métier à tes grands-parents ?

Je leur dirais que je fais du conseil en solutions énergétiques pour les collectivités territoriales. Mais au-delà de l’aspect technique, mon travail s’inscrit dans une démarche de recherche et développement, avec un objectif : concevoir un outil réplicable pour accompagner à grande échelle la transition énergétique et écologique des villes. Chez Efficacity, on développe donc des logiciels comme PowerDIS, pensés pour outiller les collectivités dans leur stratégie bas carbone. 

Quel a été ton parcours avant d’intégrer Efficacity ?

J’ai rapidement su que je souhaitais travailler dans la transition énergétique pour participer à cette transformation majeure de notre société. C’est ce qui m’a poussée à faire une école d’ingénieurs avec une spécialisation en énergie. Mon intérêt pour la physique, les sciences en général, et l’envie de contribuer à des changements concrets ont structuré ce choix. 

Pendant ma formation, j’ai réalisé deux stages marquants : l’un dans une start-up spécialisée en système de désalinisation d’eau alimentés par des panneaux photovoltaïques et thermiques, et l’autre dans un cabinet de conseil en stratégie pour les acteurs de l’énergie. Lors de mon année de spécialisation, j’ai réalisé une thèse de master sur la décarbonation des industries intensives en CO₂, ce qui a confirmé ma volonté de travailler à la transformation des systèmes, aussi bien industriels qu’urbains.

Ces expériences m’ont permis de toucher à la R&D, au conseil, et à des solutions énergétiques innovantes. Aujourd’hui, chez Efficacity, je retrouve une grande partie de ces thématiques, avec en plus une dimension systémique de transformation que je trouve passionnante. 

Qu’est-ce qui t’a donné envie de t’orienter vers la transition énergétique ?

C’est à la fois une conviction et une affinité personnelle. J’ai toujours voulu contribuer à quelque chose d’utile pour la société. Et la transition énergétique me semblait un domaine où les impacts sont mesurables, concrets, et systémiques. En parallèle, j’ai toujours aimé les sciences. Ce croisement entre engagement et rigueur scientifique m’a naturellement orientée vers ce secteur. 

Y a-t-il un projet chez Efficacity qui t’a particulièrement marquée ?

Oui, le projet Ecoparc, mené à La Réunion. C’était la première fois que PowerDIS, notre outil, était utilisé dans un climat tropical. Cela représentait un vrai défi : de nouvelles contraintes, de nouveaux usages, des besoins en froid plutôt qu’en chaud, et des architectures différentes. 
Ce projet a permis d’élargir considérablement les capacités de l’outil et de l’adapter à des contextes hors métropole. C’était aussi un bel exemple de collaboration avec les acteurs locaux. Pour moi, c’est un cas d’école de la démarche « recherche-action » d’Efficacity : partir des besoins du terrain pour faire évoluer nos outils. 

Utilises-tu des outils ou des méthodes spécifiques dans ton travail ?

Mon principal outil est PowerDIS, que j’utilise pour réaliser des études à l’échelle des quartiers. En parallèle, une part importante de mon travail consiste à intégrer les cadres réglementaires : guides, labels, normes comme la RE2020. Ce sont des repères indispensables pour bâtir nos scénarios et modélisations. 
Enfin, il y a une forte dimension de collaboration interdisciplinaire, notamment avec les développeurs et les experts métiers, pour faire évoluer l’outil au plus près des besoins de terrain. 

Y a-t-il une idée reçue que tu aimerais faire disparaître dans ce domaine ?

Peut-être celle qui consiste à réduire la transition énergétique à la simple question du carbone. Bien sûr, c’est un indicateur central, mais il ne résume pas à lui seul les enjeux environnementaux. Il y a toute une dimension écosystémique de la transition à prendre en compte : sobriété, justice sociale, matériaux, biodiversité… On tend heureusement de plus en plus à intégrer cette approche globale. 

Quelles sont les compétences essentielles pour ton poste ?

Il faut d’abord des compétences techniques solides : modélisation énergétique, connaissances en physique de l’énergie, et bases de programmation. Mais ce qui compte tout autant, c’est la curiosité, l’esprit de recherche et la capacité à prendre du recul
Il faut savoir analyser, confronter des hypothèses, faire de la veille, travailler en équipe, débattre et construire ensemble des modèles pertinents. L’écoute est aussi essentielle, notamment lorsqu’on travaille avec les collectivités. Il faut savoir traduire des besoins exprimés en solutions techniques pertinentes. 

Qu’est-ce qu’on ne t’a pas enseigné à l’école et qui te semble essentiel aujourd’hui ?

On m’a peu enseigné la réalité de terrain. Ce qu’on découvre dans le monde professionnel, c’est que les solutions techniques ne suffisent pas. Il faut comprendre les usages, les contraintes humaines, économiques, culturelles. Ce sont ces éléments-là qui déterminent si une mesure est applicable et efficace. 

" Je transformerais radicalement notre système de transport, en développant un réseau ferroviaire dense, accessible, et efficace à l’échelle nationale. "

Quels sont selon toi les principaux défis pour réussir la transition énergétique des quartiers ?

Le défi économique est majeur : on a aujourd’hui beaucoup de solutions techniques, mais il manque souvent les budgets pour les déployer. 
Un autre défi important est social et culturel : il faut réussir à faire évoluer les usages et les modes de vie, notamment à travers la sobriété énergétique. Le mode de vie occidental dépasse les limites planétaires. On ne pourra pas réussir la transition sans remettre en question certains comportements collectifs. 

Si tu avais un super pouvoir pour accélérer la transition écologique, ce serait quoi ?

Je transformerais radicalement notre système de transport, en développant un réseau ferroviaire dense, accessible, et efficace à l’échelle nationale. Moins de voitures, moins d’avions, et plus de solutions durables pour les déplacements du quotidien comme pour le transport de marchandises. Ce serait un levier puissant pour réduire notre impact. 

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