Portrait EfficaciTeam : Victor Le Gall Du Tertre, Ingénieur d’études et de recherche

14.11.2025

Derrière chaque logiciel, méthode et solution développés par Efficacity, il y a avant tout des personnes passionnées, engagées et animées par la volonté de faire avancer la transition énergétique. À travers cette série d’articles, nous vous invitons à découvrir celles et ceux qui, au quotidien, donnent vie à nos projets, en conjuguant expertise, créativité et esprit collectif.

Dans ce portrait, nous vous présentons Victor, chef de projet en évaluation des politiques publiques. Il accompagne les collectivités dans la construction de stratégies d’évaluation plus efficaces, en mêlant analyses, indicateurs et co-construction. Sa vision socio-économique de la transition écologique guide son travail au service de modèles territoriaux plus sobres et adaptés aux enjeux locaux.

Si tu devais expliquer ton métier à tes grands-parents, tu leur dirais quoi ?

J’accompagne les collectivités et les acteurs publics dans l’élaboration de leur stratégie d’évaluation des politiques publiques. Par exemple, une collectivité qui veut mettre en place une politique liée à la mobilité va chercher à l’évaluer pour en mesurer l’impact. L’objectif est qu’ils deviennent ensuite autonomes pour exploiter ce dispositif.

Quel a été ton parcours avant d’intégrer Efficacity ?

J’ai fait un master centré sur les enjeux socio-économiques de la transition énergétique, en partenariat avec un master « ingénieur » en physique de l’énergie, ce qui m’a permis de confronter les regards et de mieux comprendre les problématiques des ingénieurs. J’ai travaillé dans un think tank d’EDF, puis dans un cabinet de conseil en aménagement durable (dans une autre ville), avant de rejoindre Efficacity, où je suis chef de projet depuis près de six ans.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de t’orienter vers la transition énergétique ?

Ce qui m’intéressait, c’était essentiellement la question de l’impact socio-économique. Comprendre comment la transition pouvait prendre forme à l’échelle territoriale en intégrant plusieurs aspects, dont le socio-économique, au-delà de l’aspect technologique. L’idée était aussi de voir comment les interactions et jeux d’acteurs se construisent au niveau territorial. Ce qui m’intéressait, c’était vraiment la notion de développement économique territorial et dans quelle mesure la transition écologique pouvait en être un facteur important. Le modèle économique dominant, basé sur la (sur)consommation avec l’idée que « il faut que les gens consomment plus », n’est pas durable. Ce qui m’intéresse, c’est de réfléchir à comment mettre en place un modèle économique territorial et énergétique pertinent et durable.

Y a-t-il un projet chez Efficacity qui t’a particulièrement marquée ?

Parmi les projets marquants, il y a eu l’accompagnement de la Banque des Territoires sur l’évaluation du programme « Territoires d’innovation », qui a impliqué 24 territoires avec des porteurs d’action multiples. C’était un projet très riche et complexe, combinant de nombreuses thématiques (énergie, mobilité, agroalimentaire, agriculture durable, santé, etc.). C’était aussi mon premier vrai projet en tant que chef de projet. Plus récemment, nous avons travaillé sur les « démonstrateurs de la ville durable », un appel à projets à une échelle plus locale, avec des problématiques différentes.

Utilises-tu des outils ou des méthodes spécifiques dans ton travail ?

Je travaille beaucoup sur Excel pour modifier des bases de données, construire et analyser des grilles d’indicateurs. On utilise aussi une plateforme en ligne pour le suivi des données par les porteurs d’action. Pour l’animation et la co-construction, on privilégie les ateliers en présentiel avec des supports papier et des post-it, ou bien des ateliers à distance avec Miro. On s’adapte également aux demandes spécifiques des clients, certains souhaitant des outils particuliers ou des plateformes.

Y a-t-il une idée reçue que tu aimerais faire disparaître dans ce domaine ?

L’idée que la technologie peut tout résoudre est une idée reçue que j’aimerais voir disparaître. Le levier de la sobriété, c’est-à-dire le changement des usages et comportements, est extrêmement important, mais son impact est souvent sous-estimé car il est difficile à appréhender.

Quelles sont les trois compétences essentielles pour ton poste ?
  • L’adaptabilité, parce que les sujets et les demandes sont très variés.
  • L’autonomie, car on est une petite équipe où chacun doit pouvoir gérer ses projets.
  • Et l’écoute, pour bien comprendre les besoins des clients, essentielle dans notre travail de co-construction. La communication est aussi cruciale pour partager les tâches et s’entraider.
Quelle est la chose essentielle à savoir aujourd’hui qu’on ne savait pas il y a 10-20 ans ?

Il y en a plusieurs, mais je pense qu’il faut vraiment prendre conscience que la croissance de la consommation est incompatible avec la transition écologique. On en revient à la notion de sobriété. À mon sens, peu importe les innovations techniques et l’efficacité des systèmes : tant que la consommation augmente, on verra également apparaître un effet rebond qui limitera les bénéfices. Une vraie transition devra passer par une bascule générationnelle des comportements vers des modes plus sobres et vertueux.

" Les défis sont d’abord socio-économiques, pas technologiques. Les solutions existent déjà, mais il s’agit avant tout de transformer notre modèle de société et nos modes de consommation. "

Quels sont selon toi les principaux défis pour réussir la transition énergétique des quartiers ?

Selon moi, les défis sont d’abord socio-économiques, pas technologiques. Les solutions existent déjà, mais il s’agit avant tout de transformer notre modèle de société et nos modes de consommation. Un des enjeux majeurs reste celui de l’allocation des ressources, qui doit intégrer encore plus les priorités environnementales et énergétiques.
Bien que le comportement individuel soit essentiel, la transition écologique ne peut pas reposer uniquement sur les citoyens : elle nécessite aussi un investissement collectif et une impulsion politique forte.

Si tu avais un super pouvoir pour accélérer la transition écologique, ce serait quoi ?

Un super-pouvoir de persuasion, pour encourager les acteurs et les individus à s’engager en faveur de la transition. Ce pouvoir faciliterait l’adoption de comportements durables de manière fluide et naturelle, sans contrainte et dans le respect du libre arbitre.

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